Si au lieu de se "soi-nier, on commençait à se "gai-rire" naturellement
"La maladie est l’effort que fait la nature, pour guérir l’Homme" C.G Jung
Il était une fois l’histoire d’une prédisposition héréditaire entre ma sœur d’âme et moi.
Très jeune, elle a veillé sur moi comme une maman, notre mère étant incapable à ce moment de ma vie d’être là.
Alors, quand je suis devenue maman à mon tour, qu’elle l’était déjà depuis longtemps, nos vies ont continué à s’entremêler, malgré la distance et nos modes de vie différents. La mal-a-dit est venue, l’a foudroyé à plusieurs reprises dans sa féminité, dans son corps de femme, de mère.
En guise de reconnaissance familiale, les cancers de ma sœur résonnent comme une malédiction. Pourtant, ils ont été presque une aubaine pour mon suivi médical. Rien ne sera trop beau pour moi, mammographies, échographies, examens en tout genre au frais de la maison CPAM.
Alors que rien ne me prédisposait, ni mon hygiène de vie, ni les résultats d’examen, on découvre à la fin de l'été, un carcinome mammaire en me tirant une balle en plein cœur (image qui me reste encore aujourd’hui de la biopsie).
Ma vie ne m’appartient plus à partir de ce moment-là, elle bascule vers la tu-meurs, ou me soi-nier me conduit sur le chemin du gai-rire.
Me raconter, c'est aussi te conter les hommes et femmes de mon enfance, toujours prêts à partager leur goût d'une nourriture saine et naturelle...et la passion de leurs pays.
Des plaines des collines, du sud Grésivaudan, de l'Oisans au sud-Isère, du massif de Belledonne à la Chartreuse, une pause à Gre... sur les sentiers de Sao Miguel et du Bugey.
C'est partir à la rencontre des parfums et saveurs de notre terroir.
Les foins chez les Marco, à St Lattier, nos fous-rires, les coups de sang de JL et de sa mère, les tartines de pain énormes pour nos petites bouches d'enfant, beurrées à la confiture de framboises du jardin, que nous dévorions avec malice et délice dans la cuisine, où le parfum des tomates farcies de Ginette m'imprègne à nouveau. Une pensée pour Ferdinand, grand homme par sa bonté, son amour de la terre.
La récolte des noix à Gras, le repas préparé par la tante de Sylvain, sa pintade cuite au fourneau, son jus wow, approche-toi, imprègne toi de ce parfum.
La tarte aux pommes de Caroline à la Forteresse, la ficelle de pain de mon ami Roger, les contes d'un grand Monsieur Pépé Rozand, qui vécut heureux toute sa vie à Presles, où ses seuls voyages étaient des rendez-vous chez le toubib à Gre, un bonheur à écouter nous conter sa vie sur le plateau du Vercors si riche en émotions.
Je suis née sur un écrin de verdure au coeur de l'océan Altantique, à Sao Miguel et grandi au pays des noix
Je suis une enfant de la terre, et comme toi je fais partie de l'Uni-Vers
Le bleu de notre planète est la couleur des yeux de mon amoureux, le vert de nos prairies est la couleur de mes yeux.
Cette terre est non seulement mon lieu de vie, mais elle est aussi mon essence même
Elle vit en moi, m'a guéri et m'accompagne chaque jour sur mon chemin d'Hêtre
Prendre soin d'elle, c'est prendre soin de toi et de moi.
C’est ce cheminement que je partage ici, car la Vie est, et l’Amour demeurera toujours.
Prenez bien soin de vous, vous le valez bien
Naturellement vôtre
Marguerite
Lolo
Le 5 mars est une date spéciale. C’est celle choisie par l’âme de ma sœur pour nous quitter.
Après la colère, le chagrin, j’ai enfin compris ses messages d’amour, qu’il fallait prendre soin de moi pour prendre soin des autres. Elle était sourire, ce brin de folie qui fait peur aux personnes sérieuses, dont je faisais partie.
Grâce à elle, à son amour , à sa joie de vivre, j’ai retrouvé mon âme d’enfant, je réalise ma vie.
"Le bien que l’on fait parfume l’âme" Victor Hugo
Tu es ce parfum
Mercy