"On a tous en nous quelque chose de Tennessee"
Un p’tit billet d’admiration que je souhaite dédié à une jeune femme en devenir prénommée Morgane, qui fait preuve d’un courage immense du haut de ses 18 ans, dans l’expérience de vie qu’elle traverse…. Avec tout mon amour et ma gratitude pour l’inspiration de ces quelques mots sur ces maux qui touchent tant de personnes dans notre société moderne.
T’y M
La dépendance affective qui empoisonne
La dépendance affective peut préoccuper autant les nouveaux couples que les célibataires en manque d’une présence humaine.
Quel est son sujet ? une personne en manque d’amour ou une personne qui aime trop ?
Sommes-nous tous dépendants affectifs à des degrés différents ? (1)
Mieux la comprendre
L’expression "dépendance affective " est souvent utilisée pour décrire une personne en manque d’amour ayant de grands besoins.
Une mauvaise image lui colle à la peau, plutôt négative qui engendre de la peur, de la honte…. On la qualifie de pathologie et on l’accuse d’être la source de toutes sortes d’autres problèmes de dépendances, telles que celles à l’alcool, aux drogues, aux jeux, etc.
A quelle catégorie appartenons-nous : personnes qui aiment trop ? personnes qui aiment mal ?
Elle a été étudiée par plusieurs auteurs dans des documentaires, des films, des articles, cependant ils ne la décrivent pas tous de la même manière.
D’où vient la dépendance affective
Les comportements de dépendance affective se développent dès l’enfance, graduellement et selon l’importance des carences. Le manque d’attention ou d’affection au cours de l’enfance occasionne souvent un grand vide intérieur, que l’on cherchera à combler à travers nos relations. Bien que ce ne soit pas le cas de tous, beaucoup de dépendants affectifs ont vécu dans leur jeune âge de l’instabilité, des sévices, de la négligence, du mépris ou encore de la violence physique et psychologique. Dans une famille où les soins bienveillants sont remplacés par ce genre d’éducation, l’enfant finit par croire qu’il ne mérite pas d’être aimé. Il développera une piètre estime de lui-même, qui contribuera à lui faire éprouver un sentiment de honte. Sans vivre d’abus ou de violence, d’autres ont reçu de leurs parents un amour inconstant pour toutes sortes de raisons (maladie, dépression ou autres problèmes de santé mentale). Certains dépendants affectifs ont eu des parents difficiles à satisfaire. Dans certaines familles, les besoins des enfants comptaient peu, ou pas du tout. Ces jeunes ont donc appris qu’il fallait faire beaucoup pour avoir droit à un peu d’attention et, d’une manière générale, donner le plus possible et ne demander presque rien. C’est ce qu’ils exigeront inévitablement de leur partenaire par la suite.Motivé par ce besoin inconscient de retrouver son intégralité, le dépendant affectif développe une vision erronée de l’amour et voudra se fondre dans l’autre, fusionner. Il ne s’agit de pas ici de trop aimer, ou d’être trop démonstratif. Il souhaite devenir comme l’autre, il se dépersonnalise pour épouser la personnalité de l’autre. Consciemment ou non, il s’attend à ce que l’autre comble ce vide. C’est son ou sa partenaire qui a le devoir de le rendre heureux : il lui en remet la responsabilité !Cela a des répercussions sur un couple et est au cœur de la souffrance relationnelle. En effet, puisque l’individu cherche à combler le vide par l’autre, il finit inévitablement par se voir déçu, à la fois par lui-même et par l’autre, lorsqu’il réalise que son partenaire ne devine pas de lui-même ses besoins, ou ne les comble pas de la manière dont il voudrait.
L’enfance, seul au banc des accusés ! !
La dépendance affective ne dépend pas uniquement de l’amour que l’on reçoit étant enfant.
D’une certaine manière, la société actuelle collabore considérablement à la valorisation de l’amour toxique et cela nous influence. Nous sommes en effet bombardés par de multiples discours valorisant l’amour inconditionnel, passionnel et fusionnel. À travers les romans, les films et les chansons, on renforce l’idée que l’amour est la panacée à la solitude, à la souffrance et au malheur.
Nous devrions trouver le bon partenaire, " le seul et unique ", qui sera là toute notre vie. L’exposition à des discours du type « je t’appartiens, tu m’appartiens » et « Je ne suis rien sans toi » ne fait que renforcer l’idée que l’autre est l’objet du bonheur absolu.
Mais, je crois que la dépendance affective se vit et se manifeste différemment d’une personne à une autre.
Il est parfois difficile de différencier la dépendance affective et l’attitude amoureuse d’une personne dotée d’une grande capacité à aimer. Étiqueter une personne en manque d’amour en la qualifiant de " malade " peut avoir des effets néfastes.
Alors malade ou pas ?
Faire le test et obtenir un score du "dépendant affectif" peut inquiéter, mais peut aussi rassurer celui qui cherche une explication à ses insatisfactions, ses malaises, ses comportements inappropriés, à sa souffrance. Il faut toutefois éviter de tomber dans les pièges qu’amène la prise de conscience d’un problème de dépendance affective. Si cela conduit la personne à se remettre en question, à porter un jugement négatif sur elle-même et sur ses besoins affectifs. Elle sera portée à rationaliser, à essayer de contrôler ses élans et ce faisant, elle en viendra parfois à éviter les personnes pour qui elle éprouve une attirance naturelle. Même si elle est souvent celle qui conditionne les autres dépendances, la dépendance affective n’est pas comme les autres et ne doit pas être abordée de la même manière. L’affection est un besoin fondamental, tandis que le recours à l’alcool, au cannabis , ou à d’autres comportements autodestructeurs fait office d’échappatoire pour le dépendant affectif. Plutôt que de s’identifier à la dépendance et se définir par elle, il faut assumer que nous ayons des comportements de dépendance affective qui ne conviennent pas à une relation saine. Tellement absorbé par le manque d’amour, un dépendant affectif ne voit pas le sentiment d’impuissance ni même la souffrance de l’autre devant ses attentes et ses demandes. Les dépendants affectifs sont souvent des personnes qui ne s’aiment pas, qui ont un manque d’estime personnel et de confiance en eux-mêmes et qui cherchent à l’extérieur ce qu’elles ne trouvent pas à l’intérieur d’elles-mêmes.
AIME MOI, JE NE M’AIME PAS
N’arrivant pas à s’aimer et à composer avec les manques d’amour et d’affection, elles attendent beaucoup de l’autre. Le problème, ce n’est pas d’avoir des besoins d’attention, d’amour et de reconnaissance, mais bien de remettre à l’autre la responsabilité de les combler.
En effet, si la dépendance affective apporte beaucoup de souffrance à celui qui en est atteint, il ne faut pas oublier que le partenaire de ce dernier en est tout autant affecté ! Bien que cela se fasse de manière inconsciente, l’amour maladroit, insistant et souvent jaloux du dépendant affectif est épuisant. Pour combler un grand vide, le dépendant demande à l’autre de l’aimer se sentant incapable de le faire.
Toute une responsabilité !
En s’attendant à ce que son partenaire lui fournisse ce qu’il n’a pas eu durant l’enfance, le dépendant affectif n’a malheureusement pas conscience des impacts que cela a sur son partenaire. Il y a de fortes chances que cela le fasse se sentir inadéquat, impuissant, envahi et étouffé.
Résultat ? Il risque de quitter le navire. Et s’il reste, il y a de fortes chances pour qu’il ait en lui la même dynamique et préfère souffrir par amour. En effet, un dépendant affectif va généralement demeurer dans une relation même si elle lui empoisonne l’existence. L’idée de se retrouver seul est pour lui terrifiante !
Cette peur l’amène même à croire que personne ne voudra à nouveau de lui.
La dépendance affective empoisonne véritablement la vie ! Elle intoxique celle du dépendant affectif en lui provoquant des comportements qui l’empêchent d’évoluer dans une relation saine. Elle pollue également celle de son partenaire, en lui mettant beaucoup de pression sur les épaules. Et que dire de la vie familiale que cela engendre lorsque des enfants sont eux aussi impliqués !
Quand peut-on parler de pathologie, existe t il des signes?
La dépendance affective n’est pas un indicateur de maladie.
Les signes d’une possible pathologie sont :
· Ne pas être en mesure de prendre soin de ses propres besoins affectifs
· Croire que son bonheur dépend de quelqu’un ou quelque chose
· Répéter continuellement des comportements destructeurs
· Avoir une grande immaturité affective et perception déconnectée de la réalité
· S’attendre à ce que quelqu’un règle ses blessures d’enfance
· Ressentir que l’autre est une drogue rassurante et apaisante
En d’autres mots, on peut être dépendant affectif sans que cela nous mène à en développer une pathologie. Il est toutefois important, pour le bien-être de la personne elle-même et de ses proches, que le dépendant affectif en prenne conscience, et qu’il prenne soin de ses besoins.
S’aimer soi d’abord,
Il se peut que cela soit difficile de faire cette démarche seul, différentes options existent, si vous envisagez d’être accompagné soit avec l’aide d’un psychologue, d’un thérapeute, d’un coach personnel…
J’espère que ce billet puisse vous éclairez sur la dépendance affective.
Prenez soin de vous, vous le valez bien
M’twoua
(1)Des tests existent, ils pourront vous aider à révéler si vous êtes bel et bien un dépendant affectif.